A Le quartier de la Petite Kalos n'est clairement pas celui qui est le plus réputé de la capitale. Cependant, entre les grands immeubles de briques s'élevant comme des murailles, la vie nocturne fourmille. Les voitures cherchent des places parmi les poubelles entassées ici et là, des groupes de jeunes sans emploi traînent comme des loups à travers les ruelles, des échanges de main en main de produits à ne pas dévoiler aux policiers d'échange. Et surtout, l'alcool à moitié produit légalement et le café abondent.

C'est cette "or noir" que Bruce est venu chercher ce soir, dans un bar habilement nommé “Chez Tony” du nom du propriétaire bedonnant de l'établissement. Devant lui, une tasse d'un “cappuccino”, une bizarrerie locale dont il ne peut plus se passer. L'accès au repaire se fait par des escaliers d'acier branlants, typiques des quartiers populaires. Les murs défraîchis sont ornés de photographies jaunies de visages d'un autre pays. Les tables en bois usées par le temps sont éclairées par des abat-jours à la lumière tamisée, créant des ombres dans l'atmosphère enfumée tandis que le parfum du café, intense et enivrant, se mêle à la fumée de cigarettes qui flotte dans l'air. À l'avant, la radio laisse passer les musiques d'un autre pays, d'une femme au nom d'oiseaux chantant à la danse.

"S'il te plaît, Bruce, ne t'en mêle pas… Je vais m'en charger cette fois-ci."

C'était le vieux Tony qui parlait, Un amis qui essayait de persuader le géant à table de ne pas intervenir. Derrière eux, des jeunes un peu trop heureux d'être là, bruyants et sans respect, venaient d'éclater un verre à terre puis, dans leur insolence, demandaient au patron de nettoyer… Ils étaient légèrement pompette, au nombre de six, athlétiques, probablement des étudiants venus boire pour pas cher… l'un avait une coupe au carré, c'était peut-être une recrue militaire.

Cela lui démangeait les phalanges, mais Bruce en devait une à Tony. La dernière fois, il n'y a eu que des verres brisés et même si sa paye a permis les réparations, aucun propriétaire n'aime voir les objets qu'il a construits de ses mains brisés contre un crâne... Mais bon, à quoi bon intervenir, ce n'est pas vraiment ce qui allait changer leurs attitudes. Si il y a peu être une raison... Le plaisir de se défouler après une journée lourde... Bruce souffle de fatigue, se disant qu'il ferai en effet peut être mieux de laisser Tony régler cela.

"Ok…. Mais tu ferais bien de les faire partir avant qu'ils ne fassent une connerie."

L'homme moustachu se lève et une altercation se lance. Les choses auraient en effet pu mal tourner, mais heureusement, Tony connaît tout le monde dans le coin et rapidement la menace d'appeler un membre de la famille fait baisser la tête à l'un des gamins… Ils renâclent, grognent et partent la queue entre les jambes, non sans lâcher quelques insultes… Bruce les regarde partir par la fenêtre, descendre les escaliers, et arriver dans l'une de ces ruelles dont la capitale a le secret. De là, il a une belle vue pour observer les énergumènes encore excités de leur confrontation…

"Tu vois, j'ai pu régler ça seul !"

"Mouais."

Bruce a un mauvais pressentiment, son instinct pose une main sur son épaule et commence à lui susurrer les mots des personnes violentes… Et tristement, son instinct ne le trompe que peu de fois. Cette nuit est trop calme.